Les avantages socioéconomiques d’un rattrapage de la diplomation des garçons au Québec

Malgré de vastes progrès en matière de scolarisation au cours des dernières décennies, le Québec continue de faire piètre figure en ce qui concerne le décrochage scolaire, particulièrement chez les garçons. Selon les données du Recensement de 2021, 12,1 % des jeunes hommes de 25 à 34 ans n’avaient aucun diplôme ni aucune qualification au Québec alors que ce taux est de 7,4 % chez les femmes. Le taux de diplomation des études secondaires des garçons est plus bas au Québec que dans toutes les autres provinces canadiennes.

L’éducation apportant de nombreux avantages, tant sur le plan individuel que sociétal, cette sous-scolarisation des garçons est source de préoccupations. Un taux de décrochage élevé représente ainsi une perte substantielle de potentiel de productivité, en plus d’être associé à une plus grande pression sur les finances publiques du fait que les individus moins qualifiés et moins éduqués contribuent en moyenne moins aux recettes fiscales et reçoivent plus de transferts gouvernementaux.

Dans cette étude, les auteurs évaluent dans quelle mesure le niveau de scolarité des hommes et des femmes explique les différences dans l'attachement au marché du travail, les revenus d’emploi, les transferts gouvernementaux et impôts sur le revenu payés et quels seraient les revenus d’emploi, impôts payés et transferts qui pourraient être atteints en augmentant les taux de diplomation du secondaire des garçons pour atteindre celui des filles. Ils proposent ensuite des projections sur l’horizon 2021 à 2066 pour illustrer comment la population des hommes et des femmes au Québec et sa répartition entre les différents niveaux de scolarité seront susceptibles de changer au cours des prochaines années. Leurs analyses permettent d’évaluer les avantages socioéconomiques d’un rattrapage des taux de diplomation des garçons, élément essentiel d’une éventuelle analyse avantages-coûts.

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