État des lieux sur les écarts de revenus entre les parents et les femmes et hommes sans enfant au Québec et dans le reste du Canada

Les disparités salariales entre hommes et femmes sont bien documentées. Les différences de revenus entre les parents et les individus sans enfant sont moins connues, mais n’en demeurent pas moins préoccupantes. Dans ce rapport, nous dressons un état des lieux de la situation au Québec et dans le reste du Canada, en nous basant sur deux sources de données de Statistique Canada. La pénalité liée à la maternité, ou l’écart de revenus d’emploi entre mères et femmes sans enfant, est généralement moins élevée au Québec que dans le reste du Canada. Il existe cependant des groupes plus fortement touchés : les mères avec un niveau d’éducation moins élevé et les mères monoparentales, deux groupes déjà plus à risque de se retrouver en situation de pauvreté et d’exclusion sociale. Nous confirmons également que la situation est inversée pour les hommes : les pères ont en moyenne des revenus plus élevés que les hommes sans enfant, un phénomène appelé le bonus lié à la paternité. Finalement, nous nous attardons aux trajectoires de revenus d’emploi des mères suivant la naissance de leur premier enfant, en comparaison avec celles des femmes sans enfant. Encore une fois, les mères québécoises semblent favorisées par rapport au reste du Canada, car elles retrouvent des revenus semblables à ceux des femmes sans enfant après quatre ans, comparativement à 12 dans le reste du Canada. Mais les écarts de revenus durant l’année de la naissance et l’année suivante demeurent grands, bien que les prestations d’assurance-emploi en comblent une partie. En revanche, les trajectoires de revenus des hommes sont généralement peu affectées par la naissance d’un enfant, laissant supposer que le bonus lié à la paternité identifié dans les données en coupe transversale est le résultat d’un biais de sélection plutôt que d’une conséquence de l’arrivée d’un enfant en tant que tel.

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