Impact des mesures incitatives et coercitives sur le lieu de pratique des nouveaux médecins de famille

Les services de première ligne sont une composante essentielle des soins de santé pour la population. Dans une région touchée par une grave pénurie de médecins, le risque de ne pouvoir accéder en temps opportun à des soins appropriés peut engendrer des problèmes de santé sévères en particulier chez les personnes vulnérables.

Dès 1975, le gouvernement du Québec a introduit plusieurs mesures pour influencer le choix de la région de pratique des omnipraticiens et ainsi améliorer l’équité dans leur répartition géographique. Certaines mesures sont incitatives. Celles-ci incluent les bourses-contrat d’étude, la rémunération différente selon les régions, les primes d’installation, les primes d’isolement ou encore les primes de rétention. D’autres mesures sont coercitives. En 2004, les Plans régionaux d’effectifs médicaux (PREM) ont été introduits. Selon les PREM, tout nouveau médecin qui veut s’installer dans une région de pratique doit obtenir un avis de conformité du département régional de médecine générale où il veut s’installer. Cet avis ne peut être délivré que si la cible du PREM n’a pas été atteinte. Les PREM ont été rendus encore plus contraignants en 2015.

À partir d’un riche ensemble de données inédites, les auteurs estiment l’effet causal de trois mesures visant à influencer le choix du lieu de pratique des nouveaux médecins de famille du Québec entre 1975 et 2021. Ils montrent que les bourses, la rémunération différente selon les régions et les PREM semblent avoir eu les effets escomptés.

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